Des origines à l’an 1050
« Verne » est l’ancien nom de l’aulne et « osc », un suffixe ligure, peuple ayant envahi tout le Midi de la France et donc le Haut-Vivarais. On peut affirmer que tout autour de Vernosc, une vie romaine a laissé des traces de passage ou de construction, ce qui laisse à penser que notre village fut au moins traversé, sinon habité par les Romains. Ensuite, il n’est pas évident de retracer l’histoire de Vernosc.
Les invasions sarrasines touchèrent-elles ce qui était déjà notre paroisse ? Nous ne pouvons pas l’affirmer. En 879, le Vivarais est rattaché au royaume de Provence-Bourgogne ceci jusqu’en 1039. Pendant mille ans environ, très peu de points de repère nous permettent de situer notre Vernosc.
De 1050 à la Révolution
C’est vers 1050 que nous trouvons la première trace manuscrite de Vernosc. Au début du XIIIème s’établissent les chanoines de Saint Ruf à Annonay. Ils possèdent également le prieuré de Vernosc. En 1523 fut rédigé le Pouillé de l’Eglise de Vienne (un pouillé était un registre où l’on inscrivait les actes concernants les domaines et bénéfices des curés, abbayes…).
Alors que le prieuré et la collégiale de Notre Dame d’Annonay payent 260 livres, l’église de Vernosc n’en paye que 9 seulement. Est-ce un signe de pauvreté de notre paroisse ? Peut-être. De cette période ne subsiste que la maison forte de Pugneux dont les tours datent du XVIème.
De 1560 à 1594, Vernosc entre ainsi que tout le Haut-Vivarais dans la période trouble des guerres de religion. Vernosc fut en plusieurs occasions le théâtre d’escarmouches entre catholiques et protestants notamment le château de Pugneux partiellement brûlé ou détruit en deux fois à quelques années d’intervalles. Mais les années 1585 et 1586 furent certainement les plus terribles pour notre région annonéenne. Les causes de ce désastre : la guerre, la famine et la peste.
La Révolution Française et l’Empire (1789-1815)
Tous les événements de la Révolution eurent des retentissements jusque dans les campagnes les plus reculés de l’Ardèche. Vernosc, comme tout au long de son histoire, recueille les fruits d’Annonay, pôle d’attraction du Haut-Vivarais. Deux faits importants jalonnent la période. Tout d’abord, apparaît un séminaire à Vernosc de 1800 à 1802 sous l’impulsion de Mgr D’Arian, très grande figure de l’épiscopat de notre pays, habitant de temps en temps Vernosc jusqu’en avril 1802 où il fût nommé archevêque de Bordeaux. Ensuite, le martyr à Privas de trois religieuses de la congrégation des Soeurs de St Joseph et de l’abbé Montblanc symbolise bien les horreurs de cette période. Ils sont guillotinés le 5 août 1794 pour « avoir refuser de prêter les serments prescrits et continués à vivre en communauté » selon l’acte d’accusation.
L’époque contemporaine
La guerre de 14-18 laissera à Vernosc comme partout ailleurs en France une marque indélébile. 51 hommes de la commune périrent pendant la guerre soit environ un homme mobilisé sur 10 ou encore un tué tous les 25 jours. Il n’y eut pratiquement pas de famille qui n’ait été touchée par un deuil. Et derrière, ce furent les femmes qui assurèrent les moissons, les vendanges, les labours et tous les travaux quotidiens.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, une vingtaine de vernoscois seront retenus en Allemagne. Mais à partir de 1942-1943, des jeunes rejoignent le maquis qui s’organisent dans le Vercors et plus tard en Ardèche même. Quelques vernoscois ont ainsi combattu sans uniforme contre un ennemi supérieur en nombre mais déjà conscient de sa défaite. Avec le développement industriel d’Annonay depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, beaucoup de vernoscois vont travailler en ville tout en continuant à exploiter les parcelles valables de la propriété familiale.
Actuellement, même si l’influence agricole reste forte, le poids des secteurs secondaires et tertiaires est de plus en plus important au sein de la population vernoscoise. Tout en gardant le charme d’une petite commune, Vernosc-les-Annonay marche résolument vers le IIIème millénaire.